L’European Federation of Neurological Associations (EFNA) a invité Aptes à un workshop européen réunissant les fédérations européennes des associations consacrées aux maladies neurologiques pour deux journées de travail à la London School of Economics and Political Science (LSE) les 16 et 17 septembre 2013 sur la politique du médicament, de la fixation des prix et du remboursement. Fabrice Barcq, président de Aptes y a retrouvé Cathalijne Van Doorne, présidente du réseau européen des ataxies, l’Euro-Ataxia et Monika Benson, directrice de la fédération européenne des associations de dystonie, Dystonia Europe et y a rencontré aussi Daragh Bogan de l’association britannique du syndrome des jambes sans repos, RLS-UK, Janett Li-Schrader de la plateforme européenne de la sclérose en plaques, l’European Multiple Sclerosis Platform (EMSP), Jelka Jansa de l’Alliance européenne des accidents vasculaires cérébraux, la Stroke Alliance for Europe (SAFE), Kaisa Immonen Charalambous de la puissante plateforme européenne de représentation des patients européens, l’European Patients Forum (EPF), Leo Van Os de l’association néerlandaise de la migraine, la Nederlandse Vereniging van Hoofdpijnpatiënten (NVvHP), Ton Tempels de l’association néerlandaise de l’épilepsie, la Epilepsie Vereniging Nederland.
Quelques photos de cette journée sont disponibles sur la page de Aptes.
Monika Benson, directrice de Dystonia Europe, Fabrice Barcq, président de Aptes, Cathalijne Van Doorne, présidente de Euro-Ataxia © Aptes
Les journées de travail étaient modérées par le professeur Panos Kanavos de la LSE. Au delà de son activité d’enseignement sur l’économie de la santé, l’économie du médicament et les politiques de santé à la LSE, celui-ci coordonne une activité de recherche au sein du Medical Technology Research Group (MTRG). Il participe aux activités des agences européennes, l’European Medicines Information Network (EMI-net), le réseau européen des maladies rares, BURQOL-RD et l’European Health Technology Institute for Socio-Economic Research (EHTI). Le professeur Panos Kanavos conseille de nombreuses institutions gouvernementales et non-gouvernementales dont la Commission européenne, le Parlement Européen, l’Organisation mondiale de la Santé, l’Organisation pour la Coopération et le Développement Économique (OCDE) etc.
Le professeur Panos Kanavos a situé la problématique du médicament dans son contexte européen en étudiant les variations des dépenses du médicament au sein des États membres et la place des génériques dans le système de santé. Il a ensuite présenté les différentes autorités de régulation du médicament dans tous les États membres,
- l’autorité qui délivre l’autorisation de mise sur le marché (AMM), en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM),
- l’autorité qui évalue le bénéfice médical rendu et l’amélioration du service médical rendu (dans de nombreux pays européens, le Health Technology Assessment), en France, la Haute autorité de santé,
- l’autorité qui fixe le prix du médicament, en France, le Comité économique des produits de santé et le ministère de la Santé,
- l’autorité qui fixe le taux de remboursement, en France, l’Union nationale des Caisses d’Assurance-maladie (UNCAM).
Plusieurs sessions ont permis de comprendre à la fois les rôles et les buts de chaque autorité de régulation dans le parcours du médicament, les stratégies de l’industrie pharmaceutique en fonction du développement de chaque molécule ont aussi été explorées. Les problématiques de prise en charge ont été abordées au regard des contraintes économiques actuelles, un médicament aujourd’hui doit non seulement démontrer son efficacité clinique mais il doit aussi démontrer un rapport coût-efficacité positif (clinical efficacy / cost effectiveness). Aujourd’hui, les régulateurs sont passés du seul jugement scientifique à une évaluation médico-économique de plus en plus pointue. Des sessions ont permis d’aborder les différents outils de prise à la décision utilisés par les autorités de régulation au sein des États-membres, au premier rang desquels le Health Technology Assessment.
Enfin, les différentes approches au sein de l’Union Européenne dans les mécanismes de fixation des prix ont été analysées dans les dernières sessions de travail. Les problématiques de remboursement n’ont pu être décrites de manière exhaustive étant donné les différences d’approche des différents États-membres mais les principes communs et les coopérations entre les États-membres ont largement été présentés.
Des sessions de travail ont permis également de travailler sur les différents rôles de régulation, dans l’évaluation du service médical rendu, l’évaluation de santé publique, l’élaboration des recommandations professionnelles, les guides de prise en charge qui permettent aussi de maîtriser les volumes de prescription, la gestion du risque et l’amélioration de la qualité de l’information médicale.
Ce workshop s’est terminé sur la place des associations de personnes malades et / ou en situation de handicap sur la prise de décision des régulateurs dans les différents États-membres de l’Union européenne et les différences d’approche selon les États.
Ces journées de travail de l’EFNA sont aussi des moments précieux de rencontre entre associations de maladies neurologiques pour partager les bonnes pratiques, Fabrice Barcq a ainsi pu préparer avec les différents interlocuteurs les auditions de Aptes par la Commission Européenne.